Collectif des Bremois attachés à leur territoire et à leur bassin de vie
19 Décembre 2017
Brem-sur-Mer, le 18 décembre 2017
Lettre ouverte à Monsieur Christian PRAUD, Maire de Brem-sur-Mer
Monsieur le Maire,
Depuis plusieurs mois vous travaillez sur le projet de changement d’intercommunalité pour notre commune.
Plusieurs articles de presse nous ont alertés sur le calendrier, et sur l’absence de consultation de la population sur un sujet aussi majeur. Sans contester votre légitimité à réfléchir sur l’avenir de notre commune, nous avons constitué un collectif pour affirmer deux choses :
Vous nous avez présenté votre méthode de travail lors d’une réunion en Mairie le 12 décembre, à savoir la communication de nos arguments pour le 20 décembre, suivie de trois réunion dès le début 2018 (Vœux le 5 janvier, réunion avec le monde économique le 10 janvier puis réunion publique le 12 janvier). Une synthèse finale doit être faite en février.
Fidèles à notre volonté de dialogue, nous avons pris acte de ce calendrier, même si nous nous interrogions déjà sur la précipitation des échéances, et l’absence de détails sur le processus de décision finale.
Aujourd’hui, ce projet semble susciter l’emballement. Pas moins de deux nouvelles réunions sont soudainement programmées durant la semaine de Noël !
Au-delà de ce bouleversement de calendrier, à une période où chacun aurait apprécié une « trêve », nous souhaitons vous faire part de notre réflexion.
Pourquoi une telle précipitation ?
Ce sujet engage l’avenir de notre commune. A cet égard, il demande à être traité avec sérénité, sang-froid et sagesse. La réunion d’information est présentée comme une réponse à la présentation de la Communauté de Communes du Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie (réunion publique du 13 décembre). Ne pensez-vous pas que l’heure est à l’apaisement plutôt qu’à une partie de ping pong avec les Maires du Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie ?
Vous attendez de notre part un argumentaire pour le 20 décembre et programmez une réunion publique le 21 décembre. Vous accélérez une fois de plus un processus que nous jugions déjà trop serré. Nous aurions préféré passer cette semaine à préparer Noël.
Monsieur le Maire, vous sembliez regretter que les choses soient allées trop vite. Dans ce cas, pourquoi accélérer encore le rythme des réunions publiques ?
Vos arguments quant à une réflexion accélérée peinent à nous convaincre.
Votre discours se contente jusqu’à présent d’agiter comme un chiffon rouge la loi NOTRe pour justifier votre réflexion. Cette loi de 2015 a renforcé les intercommunalités au 1er janvier 2017, avec des fusions de communautés de communes et un renforcement des compétences intercommunales et régionales. En quoi aujourd’hui cette loi dont les effets principaux ont déjà eu lieu, nécessite-t-elle un passage en force ?
Jusqu’à présent, aucun argumentaire économique ou autre, n’a réussi à nous convaincre. Le transport urbain, que vous présentez comme la cerise sur le gâteau, doit emmener les Bremois faire leurs courses aux Sables d’Olonne : nos commerçants apprécieront. Avant de nous offrir la cerise (et quelle cerise), le mieux aurait été de nous présenter le gâteau. Pensez-vous que Brem-sur-Mer puisse s’acheter avec un gâteau ?
Des dotations, fonds de concours et autres arguments financiers sont évoqués pour notamment combler l’augmentation de nos dépenses (impôts, déficits d’exploitation…)… Nous pourrons toujours argumenter et rétorquer que les dotations et fonds de concours ne sont pas éternels, sont figés, mais surtout ils ont un coût pour la collectivité quelle qu’elle soit, donc pour le contribuable.
Qu’espère Brem-sur-Mer en s’associant au Pays des Olonnes, sinon être la petite banlieue de cette grande agglomération et lui apporter son quota d’impôts ? Pensez-vous que les responsables Olonnais vont se contenter d’apporter leur contribution aux fonds de compensations pour maintenir les compétences acquises par Brem-sur-Mer au Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, plutôt que de financer de réels projets ?
Mais surtout, tous ces arguments techniques et financiers masquent ce qui constitue pour nous l’essentiel du débat : le VIVRE ENSEMBLE !
Monsieur le Maire, vous nous avez demandé de laisser de côté l’affectif dans cette histoire pour ne prendre en compte que les éléments techniques et objectifs. Nous pensons précisément que c’est parce que l’affectif a été écarté de la réflexion que des Bremois réagissent autant. Car c’est bien de notre avenir commun et notre bien vivre avec nos amis de Brétignolles-sur-Mer, Landevieille et La Chaize-Giraud dont il s’agit. Vous l’écriviez vous-même dans un éditorial après votre élection : « notre avenir est commun et nous devons tout mettre en œuvre pour faciliter le travail de nos successeurs ».
Vous avez changé d’avis et c’est votre droit, même si vos arguments nous paraissent encore flous et peu pragmatiques. Être la première commune (en Vendée ?) à se poser la question sur son devenir avec ses habitants est tout à fait honorable, encore faut-il qu’il y ait de réels arguments et de réels intérêts. A aujourd’hui nous ne les décelons pas.
Nous réaffirmons que les Bremois sont APTES à participer à cette décision à travers un vote, et nous sommes choqués que vous pensiez le contraire. Pourquoi ne pas faire confiance à leur clairvoyance ? Seul un vote apportera la légitimité à votre décision.
A l’ordre du jour du conseil municipal du 20 décembre, les limites territoriales avec Brétignolles-sur-Mer seront à nouveau évoquées, avec une demande d’enquête publique au Préfet de la Vendée pour le rattachement de la bande littorale. A part jeter encore le trouble sur votre vision de notre avenir territorial, quel est le sens de cette réflexion ?
A ce sujet, nous souhaitons vous dire que selon nous, la modification des limites territoriales entre Brem-sur-Mer et Brétignolles-sur-Mer n’a pas de sens. Pourquoi modifier des frontières pour les supprimer ensuite en cas de fusion ? Et même en l’absence de fusion, discuter d’une bande littorale ne nous apparaît pas comme un enjeu considérable. Peut-être ne sommes-nous pas aptes à comprendre la subtilité de cette démarche ?
Monsieur le Maire, nous ne demandons pas mieux que de participer sereinement à votre réflexion sur notre avenir territorial. En revanche, nous attendons de vous que vous instauriez un climat de confiance et la cohésion de notre commune. Aujourd’hui nous avons beaucoup d’incertitudes. Nous comptons sur vous pour les lever au plus vite.
Nous vous prions de croire, Monsieur le Maire, à l’expression de nos respectueuses salutations.
Le collectif « Brem-sur-Mer, l’avenir se décide ensemble »
Copie à Mesdames et Messieurs les conseillers municipaux
Copie à Monsieur le Préfet de la Vendée
Copie à Monsieur le Président et les conseillers communautaires du Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie
Copie à Monsieur le Président et les conseillers communautaires des Sables d’Olonne Agglomération
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